France
Le ministre français de l'Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, a annoncé mercredi la venue prochaine à Paris de son homologue des Comores, archipel qui refuse la reconduite à la frontière de ses ressortissants depuis le début de l'opération "Wuambushu" à Mayotte.
"Nous utilisons tous les moyens diplomatiques pour renouer le contact, j'ai eu moi-même trois fois cette semaine le ministre de l'Intérieur", a indiqué Gérald Darmanin à Paris, répondant à une question du sénateur LR François-Noël Buffet.
"Je l'ai d'ailleurs invité à venir me rejoindre à Paris. Il a accepté cette invitation. Dans quelques heures, dans quelques jours, je le recevrai pour reprendre la coopération avec les Comores", a assuré le ministre.
"Oui un voyage à Paris est envisagé à la fin de cette semaine ou au plus tard au début de la semaine prochaine. J’irai à Paris, accompagné d’une délégation", a confirmé à l'AFP le ministre comorien de l'Intérieur, Fakridine Mahamoud.
Les autorités françaises ont déployé depuis fin avril d'importants moyens, notamment pour déloger des immigrés clandestins des bidonvilles de Mayotte dans le cadre de la vaste opération "Wuambushu" ("reprise" en mahorais), qui mobilise quelque 1 800 policiers et gendarmes.
Les Comoriens en situation irrégulière, soit la grande majorité des sans-papiers présents dans l'archipel français de l'océan Indien, doivent être renvoyés sur l'île comorienne la plus proche, Anjouan, à seulement 70 km.
Mais le 24 avril, Moroni a refusé l'accostage d'un bateau en provenance de Mayotte transportant 60 passagers dont des migrants et a suspendu le trafic de passagers dans le port d'Anjouan où les personnes expulsées sont habituellement débarquées.
"Depuis cinq jours, il n'y a plus d'échanges de bateaux, officiellement pour des raisons techniques, au port d'Anjouan entre Mayotte et les Comores, qu'il s'agisse des étrangers en situation irrégulière ou de simples voyageurs", a rappelé Gérald Darmanin.
Les autorités portuaires comoriennes avaient annoncé le 27 avril que les bateaux en provenance de Mayotte étaient à nouveau autorisés à accoster, mais que pouvaient débarquer uniquement les Comoriens pourvus de leur carte d'identité nationale.
Le même jour, la compagnie maritime assurant la liaison entre le département français de Mayotte et les Comores avait annoncé "suspendre les rotations jusqu'à nouvel ordre".
Faisant géographiquement partie de l'archipel comorien, Mayotte s'est séparée des Comores en 1974, à la suite d'un référendum où les trois autres îles ont choisi l'indépendance.
Elle est devenue département français en 2011, mais les Comores refusent toujours d'y reconnaître la souveraineté de la France.
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